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Acte poétique radical en Franche-Comté
27 octobre 2007

Luz: je suis sûre d avoir été visitée , par un animal

A. P. RADICAL 
  L’acte poétique doit-il avoir une utilité ? Doit on le faire  pour soi ou pour les autres ? 

Poésie : art d’évoquer  et de suggérer des sensations, les impressions, les émotions les plus vives, par l union intime des sons, des  rythmes, des harmonies.
Larousse encyclopédique en couleurs de France Loisir, tome 17

            

  Nous, nous voulons frôler  l’état sauvage, celui du loup.

         

Nous sommes autour du bois depuis le matin, et dans le bois ou nous avons disposé cinq  bases ; ce sont des couvertures  de faux poil blanc  posées a terre , près d' elles , une lampe à pile allumée , c’est tout ce que nous aurons pour notre confort.  Près des couvertures, il y aura des surprises
Un photographe peut nous suivre, nous chercher s’ il veut : à condition de ne pas faire de lumière sans arrêt ; c’est lui qui jouera ‘ sumertime ‘ à la trompette ( ça nous amuse et c’ est très beau)  pour nous signaler qu’ il est deux heures du matin , horaire d hiver .
           Pas  mangé depuis vendredi histoire de se rapprocher de nos instincts, nous sommes 6 :   Sandrine, Gustave sorti de Sandrine depuis 6 mois lui seul n’a pas jeûné ,   Espérance , Faustine , Géraldine, et Benjamin

          

A une heure du Matin dans la nuit du 27 au 28 , nous avons pénêtré la forêt . Alors, nous nous  dépouillons, pour nous contenter de ce que nous a donné la nature : des cheveux, des poils .Prêts a marcher . Nous avons froid, maintenant nous devons nous débrouiller.
Nous ne nous voyons pas , nous devons nous toucher. Nous sentons surtout la plante de nos pieds, pour ne pas dire que c’est douloureux.

ma_couverture

Nous nous interdisons d'articuler un mot du langage des humains. Nous voulons croire que nous sommes des bêtes. Quand on veut dire :   attendez moi ! , on  ahane. Le plus explicitement possible . Nous avons la peau et les seins tendus  par le froid. On ferme les yeux pour ne pas les blesser aux branches, et pour entendre mieux, on ouvre la bouche, c’est une idée de Francisco Orrozco.

besoins
                                       Si on se perd on attend, on attend le jour si il faut :tu n’ existes  pour personne pendant cette heure qui n’ est rien

             J’ai l impression que nous ne sommes plus que trois   il n y a personne derriere moi. Quand je touche d' autres corps je suis surprise de reconnaître à qui ils sont , et surprise aussi de sentir la sueur sur les corps : tiens , nous avons chaud ? nous palpitons je crois.
Nous devions nous séparer a la clairière mais ne la trouvons toujours pas.
Tant pis, nous nous séparons .Je ne sais toujours pas quelle heure il est, ni à  quel endroit je suis.
Des gestes de plus en plus félins pour ne pas se casser la geule . Les mains tendues devant moi,  c’est bon de sentir que mes pieds se sont adaptés. Ils sont sympas .
Ca sent la terre, l herbe, le bois humide , des fois ça pue presque . Je n’aime pas sentir des trucs gluants.
 

Benjamin


Des fois je me blottis contre un tronc, ou j' accélère car je me sens épiée. D' autres fois je me complètement seule, si libre.
Je trouve enfin une couverture. Près d' elle rien. Je m' allonge. Je pense, les narines pleines d' oxygène, dans le noir je gratte la terre je fais des boules avec pour m’occuper. Je chante un peu .
Il s’est produit quelque chose d’inimaginable, d’ incroyable : je suis sûre d avoir été visitée , par un animal  , je suis sûre qu’ il était gentil et qu’il est resté a me regarder. Je n’ ai pas rallumé ma lampe a pile par peur d être déçue. Soit ca,soit c’ était  un rêve , car j’ ai sursauté quand j ai entendu la trompette résonner, et puis la bête avait disparu, alors j' ai marché , longtemps encore, pour trouver la lisière….

repas_foret_par_esperance

.
Espérance a mangé, Sandrine a vécu un moment d' intimité unique avec Gustave, son bébé .  Benjamin et Géraldine se sont retrouvés sur la même couverture, leur récit est flou….leurs yeux brillent, ils ne nous retrouvent que très tard.

Faustine T.

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Commentaires
M
je vous trouve courageux,<br /> c quand même des sacrés gens<br /> ceux qui font du théatre de rue!<br /> R E S P E C T !
Acte poétique radical en Franche-Comté
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